Jean-Nicolas Simon : « Le Covid-19 a fait émerger de nouvelles habitudes de travail »
Alors que la France se déconfine progressivement, Jean-Nicolas Simon, du cabinet Marketerras, fait le point sur ce que le confinement a changé pour les équipes des coopératives et négoces, et sur l’après-11 mai.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Que va changer le déconfinement pour la distribution agricole ?
Jean-Nicolas Simon : Il y aura et il faut des évolutions, mais les changements radicaux à court terme ne sont pas courants dans le monde agricole. Pour les TC, la plupart vont continuer à travailler avec les agriculteurs sur rendez-vous. Subi pendant le confinement, c’est un changement d’habitude pour certains TC et agriculteurs, mais cela optimise l’organisation.
Pour les dépôts, de nouveaux codes sont apparus : livraison 100 %, enlèvement en drive, sur rendez-vous, ouverture sur plage horaire, autant d’innovations qui devraient se poursuivre car elles permettent de préserver la protection de tous en optimisant la performance des organisations.
Quant aux bureaux, beaucoup de locaux ne sont pas adaptés à une mise en place simple et raisonnable des mesures de distanciation. De plus, certains salariés, confrontés à la maladie dans leur entourage, sont inquiets. Le télétravail devrait donc perdurer. D’autant que les structures ont su très vite proposer des solutions informatiques adéquates.
Quels sont les enjeux à venir ?
J.-N. S. : On en est qu’au tout début. Il reste à organiser les conseils d’administration, les assemblées générales et toutes les manifestations, comme les réunions bout de champ qui participent à la vie sociale du monde agricole. Et puis surtout la collecte d’été, dans deux mois : il faudra équiper les collaborateurs, dans des environnements pas toujours faciles, et gérer la distanciation pour les agriculteurs qui n’ont pas tous vécu le confinement comme les salariés avec une interprétation très individuelle… Malgré tout, il va falloir faire respecter les consignes, dans des moments d’intense activité sur sites.
Quels sont les enseignements à tirer en matière d’organisation de ce confinement ?
J.-N. S. : Les contraintes du confinement ont montré que l’on pouvait bousculer les sacro-saintes habitudes. C’est l’occasion de garder les bonnes. Outre la prise de rendez-vous, il y a la tenue de comptes rendus de visites numériques, qui illustrent toute la valeur et la modernisation de l’accompagnement, de la relation avec l’agriculteur. Certains dépôts sont restés fermés, sans catastrophe : ce peut être l’occasion de s’interroger sur leur nécessité et sur le modèle des implantations territoriales en appro.
Marion CoisnePour accéder à l'ensembles nos offres :